On se réchauffe comme on peut dans la vallée de l’Elqui
[Article écrit par François]
Après ce passage par deux villes chiliennes, on commence à remonter vers le nord du pays. Notre bus de nuit, au départ de Valparaiso est assez classe et on s’endort facilement. Le réveil à 5h30 pour descendre à La Serena est difficile et il faut encore attendre un peu avant que le premier bus parte pour notre destination finale, la petite ville de Vicuna. On arrive le matin vers 8h, la ville commence tout juste à se réveiller et il fait particulièrement froid. On se dépêche de trouver une auberge, et on atterrit à l’Hostal Michel où on prend deux lits dans un dortoir de 6. On est vraiment chanceux sur ce coup, personne ne viendra nous rejoindre dans le dortoir pour les 2 nuits passées ici et on a donc notre chambre privée avec baignoire, eau chaude et WC, le grand luxe !
La vallée de l’Elqui, dans laquelle est située Vicuna, est le lieu de production du pisco, l’alcool local réalisé à partir de raisins. L’endroit est vraiment sympa, situé en plein désert avec des montagnes pelées autour et des vignes qui s’avancent dans le fond de la vallée. Après avoir pas mal discuté avec une Française installée depuis 7 ans à Vicuna chez qui on a loué les vélos, on part sur notre monture pour découvrir les environs du village. Le chemin est sympa mais par contre, le beau temps n’est pas au rendez-vous, c’est assez couvert. Il fait normalement toujours très beau dans la région, mais on est mal tombé, il y a même eu des inondations il y a quelques jours. Il a aussi neigé en altitude et les sommets sont blancs. Les températures sont agréables la journée, mais dès que le soleil se cache, il fait plus frais et il fait même bien froid la nuit, on est content d’avoir plusieurs couvertures pour dormir.
La balade est aussi l’occasion de s’arrêter dans une petite distillerie de pisco, appelée Aba. Le proprio nous fait faire un tour de son exploitation et nous présente (en anglais) les différentes étapes de fabrication de cette eau-de-vie de raisin, de la récolte du fruit à la mise en bouteille. Une des étapes consiste à le faire vieillir dans des fûts de chêne directement importés de France. On enchaine ensuite sur le meilleur moment, la dégustation. Le pisco vieux est vraiment pas mal et on achète une petite bouteille de pisco classique aromatisé au jus de mangue, c’est traître, ça se boit tout seul.
Il faut savoir que la question de l’invention du pisco est à la base d’une vieille querelle entre le Pérou et le Chili. Chacun des deux pays possède ses normes de fabrication, son appellation d’origine et présente le pisco comme boisson nationale. Il y a d’ailleurs deux communes nommées Pisco, une dans chaque pays. Un groupe de chercheurs a récemment trouvé des archives du 18ème siècle qui montreraient que le Pisco était déjà produit à l’époque au Chili, mais aucun des deux pays n’est prêt à lâcher la paternité du Pisco. De notre côté, qu’il soit Chilien ou Péruvien, tant qu’il est bon, ça nous va !
On fait également une pause sur le chemin dans une petite brasserie locale assez réputée, Guayacan. La fille au comptoir nous montre les installations, mais elle ne parle qu’en espagnol, ce qui limite beaucoup la conversation. On passe ensuite à la dégustation pour goûter les 7 bières différentes produites sur place et, vu qu’on a pas grand-chose à dire à la Chilienne en face de nous, on enchaine les verres. On n’oublie pas d’acheter une petite bouteille pour l’apéro et on repart en direction de Vicuna, bien réchauffé !
Le jour suivant, on se rend, après un trajet sportif d’une heure en bus, à Pisco Elqui. Ce petit village, autrefois appelé La Union, est la capitale de la production du pisco dans le pays. L’endroit est réputé pour accueillir beaucoup de touristes, mais on est en dehors de la saison et il n’y a vraiment pas grand monde. La place centrale avec son église est mignonne et le village est assez sympa. On voulait à la base faire une rando sur les montagnes environnantes, mais cela s’avère plus compliqué que prévu car il n’y a aucun chemin tracé et on peut difficilement passer sans traverser une propriété privée. On marche donc en suivant la route, ce qui nous permet quand même d’avoir de belles vues sur les montagnes aux sommets enneigés et les vignes de différentes couleurs dans la vallée, malgré le temps toujours couvert.
On continue à marcher le long de la route, quand des gens en voiture s’arrêtent pour nous demander s’ils peuvent nous emmener quelque part. Même pas besoin de lever le pouce ! On continue donc un peu sur la route avec eux et on descend au marché artisanal de Horcon. Ca se sent qu’on n’est pas en pleine saison touristique, quasiment toutes les échoppes sont fermées et il n’y a que nous. On en profite pour manger nos empenadas puis on retourne en direction de Pisco Elqui. Les paysages au bord de la route sont toujours très beaux. De retour au village après avoir été pris deux fois en stop, on profite d’un rayon de soleil pour s’acheter une grosse glace. On ne peut pas non plus quitter la région sans acheter un bouteille de pisco, ce qu’on ne manque pas de faire à la distillerie Mistral, située sur la place principale. On continue à alourdir nos sacs, mais on se rassure en se disant qu’il ne nous reste plus si longtemps que ça à les porter.
La vallée de l’Elqui est aussi connue pour être un des meilleurs endroits au monde pour observer les étoiles grâce à son ciel très souvent dégagé et loin des sources de pollution visuelle. De nombreux observatoires proposent des tours pour les touristes afin de pouvoir observer le ciel et les étoiles. On a repéré un observatoire (l’observatorio del Panque) dirigé notamment par un Français et qui organise des visites dans notre langue. Malheureusement, pendant tout notre séjour dans la région, les nuages empêchaient de voir le ciel et on n’a donc pas pu participer à ces excursions.
Après cette étape dans une région vraiment belle et agréable, malgré le temps pas vraiment génial, on se dirige vers le nord du Chili, en espérant retrouver le soleil et la chaleur.
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