Salta, passage express en Argentine
[Article écrit par François]
Après une longue journée de bus, l’incertitude de savoir si on pourra bien passer la frontière malgré la neige et un passage en bus à 4275 m d’altitude, on arrive de nuit à Salta en Argentine, bien fatigué. On trouve une auberge située près de la gare routière et on se retrouve à 4 dans notre dortoir. On s’attendait à ce que tout soit calme et endormi, mais tout le monde est encore debout, à manger ou discuter. Après une courte nuit, je me réveille à 6h du matin pour passer un coup de téléphone au ministère, toujours pour savoir quelle solution trouver afin que Popo et moi ayons un poste dans la même ville à la rentrée. Les autres terminent tranquillement leur nuit et on se retrouve pour le petit dej.
La région de Salta est connue pour ses deux boucles à visiter, une au sud et une au nord. Mais, étant donné qu’on doit rejoindre Mathieu, un copain TPE en Bolivie, on n’a pas le temps de faire les deux. Après moult hésitations et avec les conseils d’autres voyageurs, on se décide pour la boucle du nord et sa Quebrada de Humahuaca, classée au Patrimoine Culturel et Naturel de l’Humanité par l’Unesco pour ses paysages et ses petits villages. La première mission du jour consiste donc à trouver une voiture. Après avoir visité plusieurs agences, on en trouve une pas mal et on loue une Chevrolet classic blanche pour le soir même. On passe le reste de la journée à visiter la ville, qui possède de jolis bâtiments et une place centrale (la Plaza de Armas, comme dans la majorité des villes d’Amérique du Sud) très agréable. On goûte une « spécialité » locale, le Super Poncho, un gros hot-dog auquel on ajoute toutes les sauces qu’on souhaite, pas mal et surtout pas cher ! Le temps est assez couvert, mais on est confiant et on espère que ça va se lever pour les jours suivants.
On fait quelques courses au supermarché de Salta, on récupère notre bolide puis c’est parti. On rejoint en 2h San Salvador de Jujuy qui, contrairement à ce à quoi on s’attendait, est une grosse ville. Difficile de circuler, difficile de stationner et de trouver notre auberge, notre premier contact avec la ville n’est pas très bon. On finit quand même par trouver une auberge sympa et on prend un dortoir de 6 dans lequel un Italien est déjà installé. Il est déjà tard et on prépare notre repas du soir, en goûtant à un vin argentin pas trop mal. Dans la cuisine, un homme italien (on suppose que c’est notre colocataire de dortoir), environ la quarantaine, est déjà installé et il a l’air bien attaqué par la bouteille de vin posée devant lui et quasiment vide. Alors qu’on est tous les 4 tranquillement en train de discuter, on le voit prendre un gros piment dans sa casserole et l’avaler d’un coup. Il se met alors à suffoquer, il fait des bruits bizarres et on a l’impression qu’il s’étouffe. Chap, grand seigneur, lui amène un verre d’eau. Notre Italien, ne sachant trop qu’en faire, fixe le verre alors qu’il a toujours l’air aussi mal, puis se le verse sur la tête ! On hésite entre rigoler ou s’inquiéter pour lui, mais ça a l’air d’aller mieux pour lui, tellement mieux qu’il s’ouvre une nouvelle bouteille de vin pour fêter ça ! Flore et Popo, vu son état d’ébriété et le fait qu’il n’a pas l’air très normal ont un peu peur qu’il dorme avec nous dans le dortoir, mais, après renseignement à l’accueil, il s’avère que notre colocataire est en fait un autre Italien. Ouf !
Remis de nos émotions et après une bonne nuit, on part le lendemain matin pour notre circuit. La route est vraiment belle, ça commence à devenir plus montagneux et on aperçoit nos premiers cactus. On arrive rapidement au petit village de Purmamarca, assez touristique, et autour duquel il est possible de faire une petite randonnée pour aller voir la montagne aux 7 couleurs (Cerro de los Siete Colores). La balade dans le village est très agréable aussi avec les maisons en adobe, les larges rues en terre, les stands de souvenirs et le beau temps qui nous accompagne. Parmi les nombreux stands, on craque pour un saucisson de lama, parfait pour l’apéro du soir.
Deuxième arrêt, le village de Maimara, beaucoup moins touristique mais également très joli avec sa petite place centrale, sa montagne colorée (appelée la palette de l’artiste), son cimetière fleuri et ses bons empenadas vendus par 12. Il faut savoir que les empenadas sont originaires du nord de l’Argentine et que ceux fabriqués ici sont différents de ceux du Chili, avec notamment une garniture plus élaborée. On se promène un petit moment puis on continue notre route vers le nord.
Troisième arrêt, le village de Tilcara, de nouveau très touristique et dans lequel on va trouver de quoi finir notre repas. On goûte ainsi dans un petit resto sympa des humitas (pâte de maïs et fromage cuite à la vapeur, enveloppée dans une feuille de maïs) et des tamales (pâte de maïs fourrée de viande et cuite de la même façon que les humitas), deux spécialités d’Amérique du Sud. Une fois rassasiés, nous décidons de nous séparer. D’un côté, les deux filles décident d’aller marcher jusqu’à un point de vue sur la ville après avoir mangé une énorme glace (elles n’ont pas manqué de venir nous narguer avec). De l’autre, Chap et moi avons bien mieux à faire. Effectivement, c’est le jour de la finale de la Ligue des Champions et, après avoir un peu cherché dans la petite ville, on trouve un resto qui diffuse le match. On s’installe avec notre bière locale pour assister à la large victoire du Real de Zizou. Ca fait du bien de regarder un match !
Dernière étape de la journée, on rejoint le village de Humahuaca pour y passer la nuit. On trouve une auberge sympa avec un dortoir pour nous 4 et on n’a pas de mal à s’endormir après cette grosse journée.
Le lendemain, après avoir pas mal hésité, on décide d’aller au village d’Iruya. Le loueur nous avait indiqué qu’on n’avait pas le droit de prendre cette route avec notre voiture, mais en se renseignant un peu dans le village, il semble que le chemin pour rejoindre Iruya ne pose aucun problème. Et on a bien fait, car, même si c’est un peu long, il n’y a vraiment aucune difficulté et ça vaut vraiment le coup. Iruya, située à 2h30 de route de Humahuaca, semble perdue au bout du monde, malgré les quelques touristes présents. On est dimanche et on sent la viande cuire sur les barbecues dans toutes les cours des maisons. Mis en appétit par ces odeurs et après avoir acheté un empenadas chacun à une petite dame sur la place de l’église, on finit notre repas, toujours avec de supers empenadas, dans un petit resto. On part ensuite explorer le village avec sa belle église, ses petites rues qui grimpent, les miradors permettant d’avoir de belles vues, les matchs de foot qui s’enchainent sur le terrain du village, les chiens qui nous suivent pendant notre marche. La montée le long de la montagne qui surplombe le village nous donne une belle vue sur tous les environs. Après cette belle journée, il est temps de rebrousser chemin car il nous reste de la route et on veut arriver avant la nuit à Humahuaca où nous dormons à nouveau.
Pour le dernier jour de notre tour, on prend la route de bon matin pour se rendre sur un des sites les plus connus de la Quebrada de Humahuaca, la colline aux 14 couleurs de Hornocal. Après un peu de route, on débouche sur un petit parking situé à 4350 m d’altitude (record battu pour Chap et Flore). On est quasiment seul, juste une autre voiture de touristes Français pour aller admirer cette magnifique montagne toute colorée. Des géologues se feraient un plaisir de vous expliquer tous les phénomènes qui ont conduit à ces formations, mais on n’y connaît rien, alors on se contente d’apprécier le spectacle et de prendre des photos.
On repart par le même chemin et une dame, apparue comme par enchantement au milieu de nulle part, nous demande de payer un droit d’entrée. On a bien essayé de cacher Flore à l’arrière sous une couverture pour économiser un peu, mais sans réussite car on paie un prix global pour la voiture. S’en suit l’éternel débat pour savoir si c’est normal de faire payer l’accès à une attraction naturelle. Débat vite coupé par Pauline qui se met à crier, sans trop qu’on comprenne pourquoi : « Chap, recule, recule, recule ! ». Il s’exécute et on tombe quasiment nez à nez avec un puma. Whaou, un puma à 10 m de nous ! Le temps qu’il comprenne qu’on s’intéresse à lui, il nous jette un regard puis s’en va majestueusement vers le canyon à l’opposé. On descend de la voiture et on remarque ce qu’il faisait ici : une vigogne est couchée par terre et son grand cou fait un angle bizarre. On vient en fait de déranger le puma en plein repas. On remonte dans la voiture et on recule un peu, en gardant la vigogne dans notre champ de vision, à l’affut pour observer le puma finir son déjeuner. Malheureusement, il ne revient pas et on retourne vers le village d’Humahuaca, encore sous l’émotion de notre rencontre.
De retour à Humahuaca, on visite rapidement le village puis on mange un repas rapide (le fameux sandwich thon avocat tomate dont Flore nous parle depuis longtemps) sur la petite place centrale, bien installé sur un banc, avant de reprendre la route pour rentrer à Salta. Cette boucle nord vaut vraiment le coup, les paysages traversés sont sublimes et c’est bien différent de ce qu’on a pu voir à San Pedro de Atacama au Chili. C’est aussi vraiment cool d’avoir sa propre voiture pour pouvoir aller où on veut et s’arrêter n’importe où pour faire des photos. Le tout avec Flore et Chap, c’était vraiment top !
On arrive à Salta juste à temps pour rendre la voiture en bon état à notre loueur. Il faut maintenant patienter jusqu’à minuit pour prendre notre bus qui doit nous emmener à la frontière bolivienne. Il ne fait pas très chaud et on est bien chargé avec nos sacs, on trouve donc refuge dans un bar pour prendre l’apéro en happy hour. Impossible de venir en Argentine sans goûter à la spécialité du pays, la viande ! On se dirige donc ensuite vers un resto recommandé par Charles et Hélène (vous vous souvenez, nos copains de Mongolie). Au menu, asado sur parrilla (à traduire par grillade sur barbecue). On nous ramène deux gros plats de viande, accompagnés d’un peu de frites. Et on n’est pas déçu, la viande est délicieuse, cuite comme il faut et ultra fondante, on se régale. Le tout accompagné d’un vin argentin, parfait ! Bien repu, on se dirige vers notre bus dans lequel on va passer une courte nuit pour rejoindre la Bolivie.
Chili,Argentine…on poursuit grâce à vous notre tour du monde et on en prend plein les yeux pour pas cher.
Profitez bien de votre dernier mois de périple.
Bises à tous les deux.
Et ba dis donc la barbe est de plus en plus longue François ! Pas sûr qu’on te reconnaisse en rentrant :p
Coucou les loulou
Trop top votre voyage
J ai du retard dans la lecture mais suis impatient de découvrir la suite de l aventure
J espere que vous pouvez lire les commentaires meme sur les anciens reportages
Alors bonne continuation
Et grosses bises à vous deux
Oui oui on peut lire tous les commentaires, même si on y répond un peu tard parfois. Mais on a bien noté que vous êtes de fidèles lecteurs! Bisous à vous deux.