A la conquête des Alpes du Sud

[Article écrit par Pauline]

Jour 5 : en route pour le Mont Cook

 Le réveil n’est pas facile ce matin là : on n’a pas fait sonner le portable et le soleil, complètement caché par les nuages, n’a pas éclairé l’intérieur de notre van. C’est donc Pauline et Edouard qui nous sortent du lit. Premier petit déjeuner de notre road trip : yaourt, muesli, pain de mie, Nutella, confiture, beurre de cacahuètes et fruits… le grand luxe ! Une fois rassasié, on démarre direction les Alpes du Sud, la chaîne de montagnes de l’île du Sud. Notre premier arrêt se fera dans un camping près du Mont Cook, le point le plus haut de la chaîne. Sur le chemin, le temps se dégage progressivement, va-t-on avoir du soleil ?

On arrive au camping choisi en fin de matinée, qui, comme beaucoup de camping qu’on fera par la suite, est géré par le DOC (Department Of Conservation), un organisme qui s’occupe de la gestion des parcs naturels. En arrivant, on dépose l’argent dans une petite boîte à l’entrée du camping et on s’installe. Encore une fois, cela ressemble plutôt à un parking mais toujours avec une super vue : cette fois ce sera sur des glaciers.

Comme il n’est pas très tard, on décide de partir tout de suite pour une randonnée. On en choisit une plutôt facile, la Hooker Valley Track. Quatre heures aller-retour et quasiment aucun dénivelé : une rando de Chinois quoi ! On décide de casser la croûte assez vite au bord de la rivière, quelle mauvaise idée ! En effet, on y fait notre première rencontre avec les sandflies ! Mais qu’est ce que c’est que ça, me direz-vous. Et bien il s’agit du fléau de la Nouvelle-Zélande : dix fois plus terribles que les moustiques, ces petites mouchettes suceuses de sang, appelées phlébotomes en français, provoquent des démangeaisons horribles pendant plus d’une semaine ! Mais le pire, c’est qu’elles sont présentes quasiment partout : une fois que l’une d’entre-elle nous a repéré, c’est foutu, toutes ses copines rappliquent et essaient de trouver le plus petit coin de peau découvert. Elles arrivent même à se glisser sous les pantalons au niveau des chaussettes : Pauline en a bien fait les frais. Bref, on avale assez vite notre repas avant de nous remettre en route.

Sur le chemin, le soleil se dévoile petit à petit et on arrive au lac Hooker sous un ciel bleu : le Mont Cook est bien dévoilé, les rayons du soleil font scintiller le glacier et l’iceberg situé au milieu du lac. On se pose et on admire le spectacle.

Le chemin du retour sous le soleil n’est pas dégeu non plus :

On arrive en fin d’après-midi au camping et cette fois, on a le temps de cuisiner avant que le soleil ne se couche, c’est quand même plus pratique. On finira la soirée autour d’un jeu de cartes : le saboteur. On ne se couche pas trop tard : demain grosse rando prévue pour admirer le Mont Cook sous un autre angle.

Jour 6 : randonnée Muller Hut (+1200 m de dénivelé, 5 heures de marche)

Ce matin on se réveille au milieu des kéa. Ces perroquets des montagnes ont envahi notre camping et s’en prennent aux paraboles des camping car et aux tentes !

Une nouvelle fois, on se fait un super bon petit déjeuner avant de partir randonner. On ne nous avait pas menti : ça monte sec ! Ca commence par des escaliers, puis ça devient plus raide et on finit par quasiment faire de l’escalade dans un pierrier. Mais ça vaut le coup de transpirer : en haut la vue est magnifique, le temps est une nouvelle fois dégagé. On voit donc parfaitement les glaciers et au fond le Mont Cook au dôme parfaitement enneigé.

On se choisit un spot déjeuner avec vue sur la vallée en contrebas et on profite : cette fois, pas de sandflies, il fait trop froid pour elles ! On a bien fait de prendre des forces avant de redescendre car c’est pas le plus facile !

On ne s’éternise pas au camping au retour car on veut aller prendre une douche avant de rejoindre notre prochain campement, gratuit, et donc sans aucune autre commodité que des toilettes sèches. Grâce à notre copain Campermate, on trouve des douches chaudes censées durer 5 minutes pour deux dollars. Allez, 5 minutes c’est largement suffisant, on y va tous les deux ! Pas de chance, alors qu’on avait mis le minuteur pour être sûr d’être dans le timing, la douche chaude se coupe au bout de 3min30, on se rincera donc à l’eau froide ! La soirée se passe tranquillement dans notre nouveau « parking » au bord de la route, il y a pas mal de voitures qui passent, mais ça ne nous empêchera pas de dormir bien profondément.

Jour 7 : Wanaka et son lac

Ce matin, on décide de se trouver un autre spot que notre camping pour petit déjeuner. Il fait beau, la route est belle et on croise plein de moutons : et oui il parait qu’ici il y a 6 moutons pour un habitant ! On découvre un coin tranquille au bord de l’eau pour poser nos vans et notre table de camping : ah, enfin un petit déjeuner au soleil, ça fait du bien !

On se dirige ensuite vers la ville de Wanaka, située au bord d’un lac du même nom. Le centre est bien sympa avec une petite promenade au bord de l’eau, le long de l’avenue principale bordée de bars et restos. On fait un premier arrêt au centre du DOC pour prendre des conseils sur les randonnées possibles aux alentours. Aujourd’hui on décide d’y aller mollo : nos jambes ont du mal à se remettre des efforts de la veille. On part donc pour une randonnée de trois heures, avec peu de dénivelé. On longe d’abord le diamond lake avant de l’admirer d’en haut, puis on débouche de la forêt pour arriver sur un plateau aux hautes herbes d’où on a de superbes vues sur le lac Wanaka.

A la fin de la rando, on ressent le besoin de se laver. Problème : pas de douche chaude pas chère dans le coin. Aujourd’hui, on va donc se la jouer à la dure : directement dans le lac Wanaka. On se trouve un endroit sympa avec une petite plage et on ne se laisse pas le temps de réfléchir, on saute dans le lac. C’est bien froid quand même : 2 minutes plus tard on est déjà ressorti et on se fait réchauffer par les derniers rayons du soleil. Pauline et Edouard ont passé leur tour et ont préféré profiter de leur douche solaire.

On profite de ce super spot pour prendre des photos de nous, assis sur notre van. Je loupe complètement ma redescente et je me fais mal à ma cheville droite déjà fragile… j’espère que ça ne m’embêtera pas trop pour les prochaines randos !

On passe la fin de l’après-midi dans un bar de Wanaka pour profiter du wifi… qui finalement ne marche pas pour moi. Tant pis, la bière est très bonne ! Et oui ici, on n’est plus en Asie : on va pouvoir boire autres choses que des bières toutes légères. Le soir on se fait un repas classique mais à la fin du dîner, Pauline sort une surprise de derrière son dos : une tablette de chocolat aux éclats de caramel… ils ne pouvaient pas me faire plus plaisir : ça fait 7 mois que je n’ai pas mangé un carré de chocolat, je le savoure. Merci encore Pauline et Edouard !

Jour 8 : Quand on aime on ne compte pas… les efforts ! Randonnée du Roy’s Peak (+1200m de dénivelé, 6 heures de marche)

Aujourd’hui, on reste à Wanaka pour faire une randonnée qui nous donnera encore un super point de vue sur le lac. Mais cette fois, la montée s’avère bien plus corsée : 1200 mètres de dénivelé positif pour atteindre l’objectif de notre rando, le Roy’s Peak. On commence la journée sous les nuages, tant mieux, on a moins chaud ! La montée n’est pas facile et ma cheville me fait bien souffrir, je ne suis pas mécontente d’arriver en haut après plus de trois heures de marche.

Comme pour nous récompenser, les nuages commencent à se dissiper quand on arrive au sommet. On s’installe pour manger et progressivement le panorama se dévoile. On a une vue à 360°, je vous laisse juger :

La redescente est plus difficile encore. Pauline m’a prêté un bâton de marche pour éviter de trop m’appuyer sur ma cheville mais, même avec ça, je suis assez lente.

On finit quand même par arriver et on file directement à Wanaka pour se trouver une glace. Mais on n’avait pas prévu que tout serait déjà fermé : ici, en Nouvelle-Zélande, les commerces ferment très tôt. On se rabat donc sur un pot de glace de 1L acheté au Pack’n’Save et on va le déguster sur les bords du lac en admirant le coucher du soleil. On ne s’attarde pas trop quand même, car ce soir on a prévu de faire de la route.

Quatre heures plus tard, on arrive à notre camping pour la nuit, près de Te Anau. On a fait une seule pause pendant le trajet à une station essence et on y a rencontré de drôles d’énergumènes semblant sortir tout droit de « Retour vers le futur » et ayant un sacré coup dans le nez ! En arrivant, c’est sandwich salami-fromage et hop au lit !