A Iguazu, plus dure sera la chute
[Article écrit par François]
1) La Bolivie, c’est fini
Après un trajet de nuit assez difficile dans un bus miteux, on retrouve la fraîcheur de la Paz et on s’installe, comme lors de nos précédents passages, à l’hôtel Cactus, le meilleur rapport qualité/prix trouvé dans cette grande ville. On profite de nos deux dernières journées dans la capitale administrative du pays pour visiter le petit musée de la coca, dont on nous avait parlé en bien, mais qui est, selon nous, pas terrible. On se rend aussi à l’immense marché situé dans le quartier d’El Alto, sur les hauteurs de La Paz. Pour y aller, on utilise le téléphérique, très moderne, qui permet d’atteindre facilement ce quartier haut perché et populaire. Enfin, on dévalise les magasins de souvenirs. Nos sacs commencent à devenir vraiment très chargés, on sent que la fin du voyage approche à grands pas.
Il est maintenant temps de quitter la Bolivie pour rejoindre notre dernière étape, le Brésil. Au moment de faire le bilan, on se rend compte qu’on a vraiment beaucoup aimé ce pays. On y est d’ailleurs resté un mois et demi, au lieu des 3 semaines prévues initialement. Les gens sont vraiment sympathiques, les marchés sont très agréables, tout est bon marché, mais surtout il y a cette apparence authentique et « bordélique » qui nous amène à toujours découvrir de nouvelles choses et être surpris par la vie dans la rue, les petits stands disséminés partout, la circulation, les bruits et les odeurs… Bref, on a eu l’impression de retrouver ce petit côté d’Asie qui nous plaît beaucoup. Par contre, on n’a vraiment pas été marqué par la qualité de la nourriture, ce qui nous a d’ailleurs posé plusieurs fois des soucis intestinaux ! Mais cela est largement compensé par la beauté et la diversité des paysages, des grandes étendues de sel du Salar d’Uyuni à la sauvagitude (ça n’existe pas, mais on comprend !) de la forêt amazonienne, des volcans et parcs nationaux de la Cordillère des Andes au lac Titicaca, sans oublier les grandes villes très vivantes. Et encore, malgré le temps passé en Bolivie, il nous reste plein de choses à voir et à faire : le parc national de Toro Toro, les mines de Potosi, les vignobles de Tarija, l’ascension du Parinacotta et du Huayna Potosi, les grandes randonnées dans les montagnes proches de La Paz, la descente en bateau d’une rivière dans la forêt amazonienne, la visite des villes de Cochabamba et Santa Cruz et j’en oublie encore certainement !
2) Le trajet jusqu’à Iguazu
Au vu du peu de temps qu’il nous reste et de l’étendue du Brésil, il a fallu qu’on fasse des choix pour nos prochaines destinations. Ainsi, on cherche maintenant à rejoindre les chutes d’Iguazu situées dans le sud du Brésil, à la frontière avec l’Argentine. On a regardé les billets d’avion, mais les tarifs nous ont vite dissuadés. On opte donc pour l’option bus. On ne s’en rend pas forcément compte en regardant la carte, mais on est parti pour notre trajet le plus long depuis le début de notre voyage.
On prend notre premier bus à La Paz à 18h pour arriver à Santa Cruz le lendemain vers 14h. On sent qu’on change d’endroit, la température n’est plus la même et on a bien chaud. On cherche à acheter directement un billet de bus pour rejoindre Campo Grande au Brésil. Malheureusement on ne s’est pas trop renseigné et, après plusieurs hésitations, on se dirige dans une petite boutique pour acheter des billets pas trop chers pour rejoindre directement notre destination. En attendant le départ, on va un peu se balader autour de la gare et manger un peu. Retour à 20h pour le départ du bus, on comprend alors qu’on sera obligé de changer de bus à la frontière. On râle contre celui qui nous a vendu les billets, mais maintenant c’est trop tard, espérons qu’il y aura bien un autre bus côté brésilien. Le trajet jusqu’à la frontière se déroule quand même bien, dans un bus très confortable et on arrive au matin à Quijarro, vers 6h. Il fait déjà chaud et on se fait directement attaquer par les moustiques. Heureusement, il y a bien un bus qui nous attend de l’autre côté de la frontière pour la suite de notre périple. On nous donne les billets dès qu’on arrive et cela nous console du fait d’avoir payé un peu plus cher que si on avait pris nos billets directement sans passer par cet intermédiaire.
Mais avant de rejoindre ce prochain bus, il faut d’abord traverser la frontière. On prend donc un taxi pour nous y rendre, on fait nos tampons boliviens, on passe côté brésilien où on attend 3h que le poste ouvre, puis on trouve un minivan qui accepte notre argent bolivien et qui nous dépose à la station de bus de Corumba pour notre bus suivant. Par contre, on n’a plus du tout d’argent et il n’y a pas de distributeur en vue, on doit donc se contenter de nos petits gâteaux pour nous nourrir. Départ du bus à 13h et arrivée à Campo Grande à 18h, 5h de trajet, facile !
A Campo Grande, on peut enfin retirer de l’argent, on mange un petit truc et je vais faire quelques courses au supermarché. L’ambiance n’est plus du tout la même qu’en Bolivie, tout est plus propre, plus moderne, il fait plus chaud, et les gens font plus occidentalisés. Il n’y a quasiment aucun stand de rue, juste des magasins comme chez nous, contrairement à la Bolivie où ça grouille de vie à côté des gares de bus. Par contre, on ne peut pas se tromper, on est bien au Brésil, il y a beaucoup de métissage et on croise pas mal de bimbos qui ont un peu abusé de la chirurgie esthétique ! Enfin, depuis maintenant plus de 2 mois qu’on est en Amérique du Sud, on a fait pas mal de progrès en Espagnol, mais là, on ne comprend plus rien avec les gens qui parlent Portugais !
On enchaine avec un nouveau bus à 23h, pour arriver à Cascavel le lendemain à 11h plus au sud du Brésil. On avale un en-cas rapidement et on repart directement avec un bus à 13h, direction Foz de Iguazu où on arrive à 15h. Mais ce n’est pas encore fini ! En effet, les chutes sont situées à la frontière entre l’Argentine et le Brésil et le Paraguay n’est pas loin. Trois villes se sont donc développées, Foz do Iguacu (au Brésil), Puerto Iguazu (en Argentine) et Ciudad del Este (au Paraguay). Avec les retours d’autres voyageurs et les conseils du Guide du Routard, on décide de se baser à Puerto Iguazu. Il faut donc qu’on prenne encore une navette pour rejoindre l’Argentine, en ne manquant pas de faire tamponner nos passeports à la frontière. On arrive enfin sous une fine pluie, et après plusieurs échecs dans notre quête d’un endroit pas trop cher où dormir, on trouve une chambre sympa dans une petite pension. Après avoir enchainé 6 bus différents et passé 3 nuits peu confortables, on peut enfin déballer nos sacs, prendre une douche chaude et nous installer dans un vrai lit pour une bonne nuit bien méritée.
3) A la découverte des chutes d’Iguazu
Au réveil, on se rend compte qu’il pleut et on décide donc de reporter la visite des chutes au lendemain. Du coup, on se fait une journée tranquille, avec juste une petite excursion au Brésil pour aller dans un grand centre commercial et visiter une exposition très intéressante sur le corps humain. Je ne m’éterniserai pas sur le sujet pour préserver les âmes sensibles, sachez seulement qu’étaient exposés de vrais corps, disséqués afin de montrer aux visiteurs certaines parties spécifiques (muscles, tendons, appareil digestif,…). Notre passeport se remplit vite puisque, entre les entrées et sorties, on rajoute 4 tampons dans la même journée !
Grand beau temps le jour suivant et on se décide à partir à la découverte des chutes. En fait, pour être précis, il ne s’agit pas à proprement parler d’une chute, mais d’un ensemble de 275 cascades formant un front d’environ 3 kilomètres ! De chaque côté de la frontière, les chutes font partie d’une réserve naturelle : le parc national d’Iguazú (Argentine) et le parc national d’Iguaçu (Brésil). Ces parcs ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO en 1984 et 1986. On décide de commencer notre visite par le côté argentin.
En Argentine, plusieurs circuits de visites ont été aménagés au milieu de la forêt et au-dessus des différentes branches du fleuve, via différentes passerelles. Il est possible de s’approcher à quelques mètres seulement des chutes. On n’a jamais rien vu de tel, c’est vraiment très impressionnant, et il est difficile de s’en rendre compte de l’immensité des chutes avec les photos.
Dans le parc, un petit train mène au point de départ de la plateforme permettant d’admirer la plus haute cascade, la Garganta del Diablo, qui atteint les 80 mètres de hauteur. Ca déménage !
Au final, on passe toute la journée sur le site pour aller voir les différents points de vue. La visite est très agréable avec pas mal de passages dans la forêt, il fait beau, mais on n’est vraiment pas tout seul pour profiter du spectacle ! Il faut souvent jouer des coudes sur les plateformes pour pouvoir se retrouver au premier rang.
Le lendemain, après un super petit dej où on fait la fête au petit pain argentin qui nous avait manqué, nouveau passage de frontière pour nous rendre du côté brésilien des chutes. Le circuit est plus petit que du côté argentin et on n’a besoin que de 2 heures pour le parcourir. Après avoir pris un bus pour nous emmener au départ du circuit, on débute par une vue globale des chutes.
On continue ensuite, avec de temps en temps des vues sur les cascades, pour arriver enfin sur une plateforme qui nous emmène au plus près de la Garganta del Diablo. Et là, c’est vraiment impressionnant, on se retrouve au cœur de cette grosse cascade et on est vite trempé !
En comparant nos journées de visite, les deux côtés des chutes valent vraiment le coup et il est difficile d’en choisir un plutôt que l’autre. Le côté argentin est beaucoup plus grand, il y a plein de points de vue qui permettent de se rapprocher au plus près des cascades, que ce soit sur les circuits inférieurs et supérieurs. Le côté brésilien est plus petit, mais tout aussi bien aménagé. Il permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble sur les 3 kilomètres de chute et le final au milieu de la Garganta del Diablo est vraiment à couper le souffle.
Les chutes sont incontestablement les vedettes des parcs nationaux, mais la nature est quand même bien présente, que ce soit la forêt amazonienne qui entoure les parcs ou les animaux qu’on peut apercevoir au détour des sentiers, des oiseaux aux singes en passant par les coatis qui cherchent partout à chiper de la nourriture.
Mais il n’est pas facile de voir des animaux à l’état sauvage et le Parque das Aves (parc des oiseaux) situé juste à côté est bien sympa et permet d’observer de nombreux oiseaux colorés, même si ça ne vaut pas le bonheur de voir les animaux directement dans la nature.
La journée est déjà bien avancée et on se dépêche (enfin, on fait ce qu’on peut avec tous nos sacs) de se rendre à la gare de bus où nous attend notre bus de nuit pour rejoindre notre prochaine et dernière destination du voyage, l’Ilha do Mel.
Que de bons souvenirs et de belles images vous avez emmagasinés…On continue à voyager grâce à vos articles et on vous en remercie.
Mon dieu ce monde !! 1 mois plus tôt on était quasiment tous seul !