Allons chiller aux 4000 îles

[Article écrit par Pauline]

 

Après ce passage express au Cambodge, direction le sud du Laos : Si Phan Don, en Français : les 4000 îles. Cet archipel est constitué, comme son nom l’indique, de milliers de petits îlots au milieu du Mékong. Seulement quelques unes de ces îles sont habitées, la plupart ne font que quelques kilomètres carrés et certaines n’apparaissent qu’à la période sèche quand le lit du fleuve est au plus bas. Les touristes se dirigent habituellement vers Don Det et Don Khon, reliées entres elles par un pont et nous ne ferons pas exception. Ces deux îles proposent une multitude d’activités (kayak, vélos, cours de cuisine, visite de cascade, plage…), mais l’activité principale semble y être le « chillage ». Oui j’invente ce mot, mais en même temps, là-bas, le verbe chiller est communément admis (même le Lonely Planet l’utilise) alors pourquoi pas « chillage » ? Ces deux mot dérivent de l’anglais « to chill » qui signifie se relaxer, se détendre, rester cool et cela convient parfaitement au lieu et d’ailleurs à l’ensemble du Laos comme on le découvrira plus tard : moi qui n’avait jamais entendu ce mot avant, ici ce sera tous les jours.

01 - Don Det

 

Mais pour nous rendre sur ce lieu paisible, il nous faut d’abord franchir une frontière et se battre une fois de plus contre la corruption. On avait beau avoir une expérience victorieuse au niveau de la frontière Thaïlande – Cambodge, cette fois on se fera sacrément avoir ! Comme la dernière fois, on avait réservé un trajet en bus complet de Siam Rep aux 4000 îles. Arrivés à la frontière, pas de speech par le mec du bus comme en Thaïlande, il nous fait directement descendre et reprendre nos sacs… ahah se pourrait-il qu’il nous laisse faire seuls nos demandes d’entrée sur le territoire ? Et bien non raté, tout de suite après, il nous demande les passeports et 10 dollars de plus que le prix normal. François proteste, mais personne ne nous suit et on ne sait pas si le passage de frontière est loin ou pas, ça nous embêterait que le bus reparte sans nous et qu’on reste coincé ici ou qu’on soit obligé de payer un nouveau transport. Résigné et dégoûté, on finit par céder et lui donner nos passeports. Finalement, quatre Malaisiens, qui eux n’ont pas besoin de visas pour entrer au Laos, iront passer la frontière seuls à pieds, mais notre mini-bus (oui à la frontière le bus s’est transformé en mini-bus, avec du coup beaucoup moins de places) ne les attendra pas pour repartir…. Ça ne nous console pas pour autant et François est furieux de s’être laissé avoir comme ça!

Une petite heure plus tard, nous arrivons à l’embarcadère pour prendre un petit bateau (comme ceux qu’on avait pris sur le lac Inle) qui doit nous emmener sur Don Det. Le jour touche à sa fin et on a le droit à un magnifique coucher de soleil sur le trajet. Malheureusement, on n’a pas pu prendre de photo à ce moment là, donc je vous mets une autre photo du coucher de soleil sur Don Det mais prise le lendemain (c’était quand même moins beau que celui sur le bateau).

02 - coucher de soleil

 

Arrivé sur l’île, on se trouve rapidement un petit bungalow, tout près du port. Ce n’est pas le grand luxe comme à Koh Chang : on a juste un lit, la salle de bain et les toilettes sont partagées avec les autres bungalows, mais on a notre terrasse avec un hamac (pour chiller !). Pour nos deux jours ici, ce sera parfait !

03 - bungalows

 

Le lendemain, c’est notre journée repos ! On se lève tard, on essaie de rattraper notre retard sur le blog (peine perdue !) et on se promène un peu à pieds. On s’aperçoit bien vite qu’il y a des bungalows partout sur l’île, quasiment tous dans le même style avec l’éternel hamac (des fois il y en a même deux pour les plus chanceux). Et, ce qui est fou, c’est qu’ils sont quasiment tous complets : c’est la fin du nouvel an chinois, il y a encore plus de touristes que d’habitude ! Et c’est sûr qu’on en croisera beaucoup pendant notre promenade, peut être même plus que des Laotiens ! Les voyageurs occidentaux qui viennent ici sont bien souvent des voyageurs au long court qui souhaitent se reposer un peu avant d’aller plus au Nord au Laos ou de partir pour le Cambodge. En tout cas, nous, on n’a croisé que des gens voyageant pour plus de 6 mois.  Sur l’île, il y a aussi des touristes qui se sont perdus, préférant ne pas retrouver le chemin du retour (la drogue les y a peut être aidés aussi…). On en a croisé plusieurs : des anglophones d’une soixantaine d’années, cheveux longs, barbe de 3 jours, tatouages sur les épaules et qui lancent des « fucking » à chaque phrase.

Mais malgré l’affluence touristique, les lieux restent très calmes, aucune voiture et très peu de moto, c’est agréable ! Le Lonely en parlait comme d’un lieu qui devenait vraiment à la mode chez les jeunes pour faire la fête mais, même s’il y a de nombreux restos et bars, à 22h00, il n’y a plus un bruit.

Et les Laotiens alors, ils sont comment ? Et bien à l’image de cette île, très relax ! Rien à voir avec l’effervescence thaï ! Les laotiens sont plutôt discrets et ils prennent le temps de vivre, il ne faut pas les bousculer. On a pu observer un peu leurs habitudes sur l’île et en particulier à notre guesthouse, car comme quasiment toutes celles qu’on fera par la suite, la gestion est une affaire familiale : tout le monde vit vraiment dans la guesthouse. On a eu le malheur de demander à faire une lessive alors que c’était l’heure de faire la sieste et bien ça a été très compliqué d’obtenir ce qu’on voulait, on a eu un peu l’impression de déranger….  Au final, on les a quand même trouvé un peu froids au premier abord. Les enfants (et il y en a beaucoup !) sont plus sympathiques et nous lancent des Sabaidi quand on les croise (mais pas aussi enthousiastes que les « mingelaba » auxquels on avait le droit en Birmanie).

04 - sur le chemin de l'école

05 - les filles de la guesthouse

 

Pour notre deuxième jour, on décide de pousser plus loin l’exploration de l’île et de louer des vélos pour nous rendre sur l’île de Don Khon (reliée par un pont à Don Det si vous vous rappelez bien du début de l’article). Agréable petite promenade, on croise quand même quelques maisons n’étant pas des guesthouses, on observe les bateaux des pêcheurs qui partent travailler et on traverse des champs. Malheureusement, on est à la saison sèche et il n’y a plus aucune culture ici. Sur l’île de Don Khon, on décide d’aller voir une cascade, il y en a plusieurs ici mais on choisit celle qui est gratuite !

06 - à vélo

07 - vue depuis le pont

08 - bateau

09 - buffle

11 - cascade

 

Cette journée sera aussi l’occasion de se familiariser avec la cuisine laotienne. A midi, on s’arrêtera dans une petite échoppe de Phoe : la soupe de nouille traditionnelle d’ici, servie avec une assiette de verdure (soja, salade, menthe et autres herbes indéterminées) et des assaisonnements à disposition (soja, sauce poisson, sucre, piment, citron vert) : comme ça chacun peu l’adapter à son goût ! Et elle est plutôt pas mal, avec plein de poivre. Ca faisait longtemps qu’on s’en passait dans nos plats mais ça fait plaisir de le retrouver ! En plus, cette soupe nous sera servie par un petit monsieur fort sympathique parlant assez bien français (au Laos, il y a pas mal de gens qui maîtrisent mieux notre langue que l’anglais) et qui nous racontera ces voyages en Europe. Et le soir, place à la découverte du sticky rice, « khao niaw » en lao : un riz collant, pas du tout gluant, servi dans des petits paniers de bambous : croquant et moelleux à la fois, on peut le gorger de sauce sans qu’il devienne spongieux : on adore ! Pour le manger, les Laotiens en fond des boulettes qu’ils accompagnent de petits morceaux de viandes ou de légumes, de sauces pimentées, etc.

12 - khao niaw

 

Voilà pour ce premier arrêt au Laos, qui nous a laissé une impression mitigée : on a bien aimé le calme des lieux, mais je n’ai pas trop accroché avec l’ambiance petit village très touristique. Le contact avec les Laotiens est assez facile car beaucoup parlent anglais ou français mais on ne les a pas trouvés très chaleureux… Nous verrons ce que la suite du voyage nous réserve !



5 réponses à “Allons chiller aux 4000 îles”

  1. Marie-Laure et Bernard dit :

    Le titre nous fait sourire, ce n’est pas forcément un verbe que l’on emploiera souvent.
    Bises à tous les deux, profitez bien de vos hôtes à qui l’on souhaite un bon séjour.

  2. Momo, soeur de François (papa) dit :

    Profitez bien d’être de nouveau en famille. On pense bien à vous et on vous envoie de gros bisous. Bonne chance pour la poursuite de votre périple, envoyez nous toujours d’aussi intéressants commentaires et d’aussi belles photos. Et puis ….. à bientôt, le retour approche déjà.

  3. Pauline D dit :

    Je crois qu’effectivement « chiller » convient parfaitement à la culture Lao (btw on ne dit pas les « laotiens » mais les Lao 😉 )
    Ce premier article sur le Laos me remémore plein de super souvenirs en tout cas 🙂 (aaahhh le sticky rice mangé avec les mains et que tu trempes dans les plats…)

    « Emmène-moi revivre juste pour un mois
    Dans le labyrinthe des 4.000 îles
    Près de mes amis au grand cœur
    Qui me rendaient 100 fois meilleur »

  4. papou dit :

    On attend avec impatience les photos de votre treck dans le Nord…Et bon courage pour le choix de votre poste (pas besoin de vous rappeler la ville qu’on préfère… mais on ne vous en voudra pas quelque soit votre choix)

  5. Philippe et jojo dit :

    Encore un grand coin de paradis, allez on note le laos a visiter
    Merci et grosse bise

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