Et pour finir, un duo de choc : sourires et pics karstiques

[Article écrit par Pauline]

Arrivés à Kaili vers 23h00, il nous faut maintenant rejoindre l’hôtel réservé le matin même. A cette heure là, on n’a plus vraiment le choix, ce sera taxi. Il nous dépose juste devant l’hôtel, parfait ! Ce soir on devrait avoir une chambre juste pour nous deux. Après toutes ces nuits en dortoirs, on se réjouit, un peu trop vite d’ailleurs… On arrive à la réception et on réveille plus ou moins le gardien qui tient un bébé dans les bras. Direct, il nous fait signe que non, ce n’est pas possible de venir ici, il n’a plus de chambre disponible. 0n essaie de lui expliquer qu’on a une réservation mais il n’a pas l’air de comprendre. Se serait-on trompé d’hôtel ?

On ressort donc pour explorer les alentours, mais, quand on montre l’adresse de l’hôtel à d’autres personnes, ils nous indiquent tous l’endroit qu’on vient de quitter. On y retourne donc pour une deuxième tentative. Cette fois, le gardien, devant notre impossibilité de communiquer, appelle une autre personne pour faire l’intermédiaire. Et là, on comprend que, comme on est arrivé tard et qu’avec la Golden Week ils ont plein de demandes, ils ont tout simplement donné notre chambre à quelqu’un d’autre. Et apparemment, ils n’ont aucune solution alternative à nous proposer.

Nous, on ne l’entend pas de cette oreille : rien n’était précisé quant à l’heure d’arrivée quand on a réservé et on se doute bien qu’avec la Golden Week, ce sera très difficile de trouver une chambre ailleurs, surtout à plus de minuit. On insiste et le gardien de l’hôtel finit donc par nous emmener à un autre hôtel qu’il connaît… complet aussi ! On continuera ainsi pendant une heure, à aller d’hôtel en hôtel et en se faisant refouler à chaque fois. Au bout d’un moment, avec François, on en a marre. Il est 2h du matin, on n’a qu’une envie c’est dormir ! On décide donc de retourner à l’hôtel qu’on avait réservé et de poser nos matelas de sol à l’accueil ; on se dit que le gardien n’osera pas nous jeter dehors. Finalement, ils nous proposeront plutôt de dormir dans l’ « hour room » – beaucoup d’hôtels en Chine proposent de payer une chambre en fonction du nombre d’heure où l’on y reste – qui se trouve en fait être la chambre du gardien, de sa femme et surement du bébé. On est gêné, on hésite, mais comme ils insistent et qu’on n’en peut plus, on finit par accepter.

Résultat des courses : cette nuit-là, on dormira moins de 5 heures, dans une chambre minuscule, complètement en bazar, et on paiera la nuit plus cher que d’habitude. Croyez nous, on ne s’est pas laissé faire au début, on a même appelé le site internet de réservation d’hôtel (booking). Mais devant l’impassibilité chinoise de notre correspondante qui ne savait dire qu’une phrase : « Oui je sais, ce n’est pas normal, ce n’est pas juste pour vous, mais il faut payer », on a renoncé.

C’est donc un peu énervé qu’on entame la journée. On était venu à Kaili avec l’idée d’aller découvrir les petits villages aux alentours, peuplés par l’ethnie Miao, on a été inspiré par l’émission Rendez-vous en Terre Inconnue pour ceux qui l’ont vu, et aussi par mes grands-parents qui avaient fait ce voyage il y a déjà plusieurs années. Dans l’idéal, on souhaitait partir randonner dans la région, en solitaire, pendant 3 ou 4 jours. On n’avait pas eu le temps d’organiser ça avant d’arriver à Kaili mais on avait vu sur internet et dans le lonely planet qu’il y avait un centre d’informations touristiques à Kaili, très pro, qui pourrait nous y aider. Mais encore une fois, grosse déconvenue : le centre est fermé à cause de la Golden Week ! On ne s’avoue pas vaincu pour autant et on les appelle ainsi qu’un autre contact donné par notre lonely planet. Après avoir pas mal discuté avec eux, on se rend à l’évidence : sans carte, sans guide et ne sachant pas parler un mot de chinois, on ne va pas tenter l’aventure. On décide donc de changer nos plans : on ne restera que 2 jours sur Kaili et on repartira ensuite pour une destination non prévue au départ mais qui nous attirait de plus en plus : le parc national de Zhangjiajie.

Finalement, ces quelques jours à Kaili nous permettront de nous réconcilier avec la ville qui ne nous avait pourtant pas réservé un très bon accueil. On prendra le temps de s’y promener et on y prendra même quelques petites habitudes :  au petit dèj, les brioches vapeurs fourrées aux légumes sur le marché ; au déjeuner le stand de pâtes d’un couple super gentil et pour le dessert les meilleures glaces de toute la Chine !

Nous serons beaucoup marqués par la gentillesse des gens, qui tout étonnés de nous voir ici, essaieront souvent de nous parler. C’est ici aussi qu’on récoltera les plus beaux sourires !

On fera aussi une excursion au village Miao de Langde, à une heure de route de Kaili. Malgré sa proximité avec la ville et donc un nombre important de touristes, les lieux et l’ambiance nous ont beaucoup plu. On a retrouvé les maisons en bois des rizières de Longji, mais cette fois, à taille humaine et réellement habitées.

Le village était entouré de montagnes et de culture et, en faisant une courte randonnée aux alentours, on a pu observer les gens travailler (encore une fois ils récoltaient le riz) et discuter avec eux (enfin, comme on a pu…).

Au village, on a aussi assisté à une démonstration de danses et musiques traditionnelles. Ça ne m’a pas emballé autant que les danses mongoles, mais il faut reconnaître que les femmes portaient de très belles robes… qui avaient comme un petit air de déjà vu (rappelez vous les déguisements des touristes des terrasses du dos du dragon !).

C’est avec un goût de trop peu qu’on est reparti de Kaili. Ces deux jours nous auront vraiment donné une image positive de la région, c’est ici  qu’on s’est senti le mieux accueilli (et vu les déboires du début, ce n’est pas peu dire). En tout cas, l’idée de revenir ici, plusieurs semaines avec un guide, pour vraiment prendre le temps d’explorer les petits villages (pour certains encore inaccessibles par la route) va me trotter dans la tête encore longtemps ! Mais ne vous méprenez pas, on ne regrette en rien notre choix car cela nous aura permis de découvrir ça :

Le parc de Zhangjiajie ! Après un trajet en train de 8 heures (et oui seulement !), on découvre l’un des parcs les plus connus de Chine et qui aurait inspiré les décors du film AVATAR. Alors bien sur, comme tous les lieux touristiques en Chine, il y a foule et tout est aménagé pour faciliter la vie du touriste : bus-navettes qui sillonnent le parc dans tous les sens, stands de restauration absolument partout, chaises porteuses, sentiers pavés et escaliers (enfin pas sûr pour ces derniers que ce soit très adapté aux talons aiguilles des chinoises…) ; mais qu’est ce que c’est impressionnant ! On est scotché !

Le parc s’étend sur 4800 hectares, et en seulement deux jours, on n’aura pas le temps d’explorer plus du quart des sentiers. On alternera entre spot touristique – par exemple le fameux pic « avatar »

et coins paisibles où l’on pourra profiter de la vue sur les pics absolument tout seul (et oui c’est ça qui est bien dans les lieux touristiques chinois : dès qu’il faut marcher un peu trop, il n’y a plus personne !)

Certains points de vue seront plus difficiles d’accès que d’autres…

Mais on ne regrettera jamais l’effort ! En deux jours, on aura l’occasion d’observer les pics sous toutes leurs coutures : d’en haut, d’en bas, le matin nimbés de brume ; un peu plus tard, révélant tous les détails de leur relief sous le soleil, ou encore au coucher du soleil… et croyez moi on en a fait des photos ! En voici encore un échantillon :

Notre mois en Chine s’achève donc avec le parc de Zhangjiajie, on peut dire qu’on finit en beauté ! Je ne sais pas ce que vous en pensez, ni si les photos rendent justice au lieu, mais pour nous, ce sera vraiment parmi les plus beaux paysages de ce pays !