Hpa An, un début d’année prometteur

[Article écrit par François]

Pour notre étape suivante, on redescend vers le sud de la Birmanie pour rejoindre la petite ville de Hpa An, située dans une région décrite dans les guides comme étant très belle avec ses paysages de pics karstiques et de rizières, et encore éloignée des circuits touristiques classiques. On débarque tôt le matin avec notre bus et on se rend à la première guesthouse qu’on a repérée, celle qui est aussi la plus connue, Soe Brothers Guesthouse. On attend qu’une chambre se libère en discutant avec d’autres routards qui logent également ici. L’ambiance dans la guesthouse est très sympa et on rencontre facilement plein d’autres voyageurs. On s’installe, on mange un super curry, on se balade un peu dans la ville, il fait très chaud !

Aujourd’hui, c’est le 31 décembre, dernier jour de l’année (dans notre calendrier, pas dans celui des Birmans) et pour l’occasion, on se retrouve avec d’autres voyageurs rencontrés plus tôt dans la journée, Noémie et Maxime, deux Belges qui bossent dans le cinéma et Pauline une Française qui voyage en Asie. On nous a indiqué à l’hôtel qu’il y a une fête foraine en ce moment à côté de Hpa An, c’est donc parti pour la soirée où on se retrouve au milieu des Birmans, on croise juste un autre groupe de touristes. On mange un repas de luxe pour l’occasion, plats de nouilles et de riz frits, accompagné de bière et de whisky local. On a quand même une pensée pour nos familles et amis en France qui, à cette heure, doivent se préparer pour le réveillon où ils vont manger fois gras, huîtres et autres bons plats, en buvant du champagne et du vin. Pendant la soirée, on regarde un peu un combat de boxe birmane (ça ressemble beaucoup à de la boxe thaï), on se promène entre toutes les attractions et surtout, on va faire un tour de grande roue. Mais attention, pas n’importe quelle grande roue, celle-ci est actionnée à la main par des mecs qui grimpent jusqu’en haut et ensuite s’accrochent tous d’un côté pour la faire tourner et lui donner de la vitesse. Je ne sais pas si c’est très clair, mais en tout cas, c’est très impressionnant de l’extérieur et encore plus une fois installé dans la nacelle !

Après ces émotions, on retourne au centre de Hpa An avec un tuk-tuk assez spécial. En effet, il roule sans phares et c’est le copilote qui est obligé d’éclairer la route avec une lampe de poche ! On arrive à destination juste avant minuit, pile pour le décompte sur la scène installée pour l’occasion. On s’embrasse tous pour se souhaiter la bonne année, puis on passe encore un bon moment à danser avec les autres touristes et les Birmans (et à se faire souvent prendre en photo aussi). On ne savait pas trop à quoi s’attendre pour cette soirée où rien n’était prévu, mais au final, on s’est bien amusé !

On émerge tranquillement le lendemain matin, on prend notre petit déjeuner sur le balcon de l’auberge et, surprise, on retrouve Sandrine, une Française qu’on a rencontré à Yangon dans notre auberge et qu’on a recroisé à Bagan, on ne se quitte plus ! Au programme des deux jours qu’il nous reste à Hpa An, visite des environs, avec notamment les grottes creusées dans les pics karstiques et dans lesquelles sont disposés des bouddhas. Il est possible de partir en tuk-tuk avec la guesthouse pour effectuer la visite des différents points d’intérêts sur la journée, mais on préfère louer un scooter pour être plus libre, pour pouvoir nous arrêter quand on veut et aussi sortir des circuits classiques quand on est attiré par un chemin. On loue donc une moto semi-automatique dans le petit magasin à côté de notre guesthouse et c’est parti. On se rend à deux grottes, la Kawgun Cave, dans laquelle on ne rentre pas car l’entrée est chère mais on peut monter en haut pour avoir une belle vue et la Yathaypyan Cave, très belle avec ses bouddhas et qu’il est en plus possible de traverser dans le noir pour déboucher de l’autre côté et avoir une super vue. Bien sûr, on (enfin surtout Popo) a toujours le droit à nos photos avec les Birmans !

Mais, ce qu’on préfère, et c’est l’avantage d’avoir notre propre moyen de transport, c’est se perdre sur les routes qui partent à travers champs et rizières et rejoindre des petits villages. Il y a un grand soleil et les paysages qu’on traverse sont vraiment magnifiques. Les Birmans travaillent dans les rizières qui ont un vert éclatant, avec les pics karstiques en fond. La route nous emmène aussi dans un village où très peu de touristes doivent passer, les gens nous regardent de manière un peu interrogative, se demandant si on est perdu et dès qu’on esquisse un sourire, on a le droit à de grands sourires en retour. On pose la moto pour aller faire quelques photos des rizières et on se retrouve suivi par une dizaine d’enfants du village qui viennent nous observer, mais toujours sans rien nous demander.

On passe vraiment une bonne journée et on se dirige vers notre dernière visite, la Bat cave. Mais, notre jauge d’essence ne marche pas et on tombe en panne sèche au milieu d’un chemin. Heureusement, il y a beaucoup de gens qui vendent de l’essence dans des bouteilles en verre au bord de la route. Je vais donc en chercher dans la maison qu’on vient de croiser, je remplis le réservoir et c’est reparti. Mais non, en fait, car impossible de redémarrer la moto. On pousse donc jusqu’à la maison où on a acheté l’essence pour qu’ils nous aident. Le proprio de la maison et un moine qui est là à ce moment vont chercher des outils et bricolent un peu la moto. Ce n’est pas grave au final, c’est juste la bougie qui est encrassée, un petit coup de brosse et tout remarche comme avant.

On arrive à la Bat cave juste à l’heure pour le début du spectacle. A la tombée de la nuit, des milliers et des milliers de chauves-souris sortent d’une grotte dans un flot continu qui dure 10 bonnes minutes, c’est vraiment très impressionnant à voir ! Au moment de repartir, nouveau coup dur, la moto ne démarre plus. Heureusement, il y a un tuk-tuk qui est là pour ramener des touristes au centre et on peut charger la moto dedans. Sur le chemin du retour, pour continuer avec la poisse, le tuk-tuk rentre dans une voiture arrêtée à un feu et lui casse son phare arrière, mais plus de peur que de mal, les deux conducteurs semblent s’arranger à l’amiable. On arrive enfin à destination et on peut rendre la moto là où on l’a louée. On se rend compte que les Birmans sont réglos car on explique au loueur qu’on n’est pas d’accord pour payer la totalité du prix, mais qu’on veut déduire le coût du tuk-tuk, ce qu’il accepte sans rechigner. On n’aura pas de mal à trouver le sommeil le soir avec toutes ces péripéties, l’année 2017 commence bien !

On repart en moto le lendemain, mais en changeant de loueur et, cette fois, on en a une toute neuve, pour moins cher. Premier arrêt à la Kaw Ka Taung Cave, la grotte est sympa avec ses bouddhas, il y a également un petit bassin dans lequel il est possible de se baigner à côté. Mais le plus intéressant et le plus beau, encore une fois, est quand on prend notre moto pour s’écarter un peu du chemin classique et aller faire un tour dans le village situé à côté. On passe un bon moment à regarder les rizières, les gens qui travaillent dedans, à se balader entre les maisons, à mitrailler de photos. Une mémé qui rentre des champs nous fait de grands sourires et essaye de discuter un peu avec nous, mais malheureusement, la barrière de la langue nous rattrape vite.

Deuxième arrêt à la Saddar Cave, la grotte la plus connue, elle est vraiment impressionnante et on peut la traverser pendant 10 bonnes minutes avant d’arriver à un plan d’eau. D’ici, il est possible de retourner au point de départ en bateau, en passant dans un petit trou sous la falaises puis sur des petits canaux qui passent au milieu des rizières. Ca nous a beaucoup plu, même si c’est assez cher et court.

Pause repas bien méritée avec le soleil de plomb qui nous fatigue rapidement puis on se rend à nos deux derniers arrêts de la journée. Tout d’abord, le Kyauk Kalap Monastery, monastère perché au sommet de son pic puis le Lumbini Garden où sont disposés des centaines et des centaines de statues de bouddhas partout dans le jardin.

On a eu notre dose de bouddhas et de grottes pour un petit moment, mais on a vraiment adoré cette région où les paysages de rizières et de pics karstiques sont magnifiques et où les gens sont tous adorables.

On retrouve Sandrine le soir pour aller manger dans un resto thaï, à la mode locale, à trois sur la moto, puis on va se coucher, bien crevé par notre séjour à Hpa An. Le lendemain, on prend le bus à 14h00 pour nous rendre à Dawei, dans le sud de la Birmanie, accompagnés de Sandrine. Ca ne sera pas une partie de plaisir ! On fait la première partie du trajet jusqu’à Moulmein, pendant 2h dans un bus assez confortable. On s’installe ensuite dans un autre bus, on se met à l’aise, on enlève nos chaussures et c’est parti. Mais on s’arrête 5 minutes plus tard et on nous dit de monter dans un minivan dans lequel on s’entasse, ça rentre tout juste. En plus la route est horrible et ça secoue dans tous les sens. On arrive à Dawei à 3h du matin, sans avoir dormi.