Palawan, whaou !

[Article écrit par Pauline]

Cap maintenant vers Palawan ! C’est une île tout en longueur située à l’ouest des Philippines. Les touristes y viennent surtout pour découvrir sa côte Nord et en particulier l’archipel des Bacuits, réputé pour ses îlots aux falaises déchiquetées plongeant dans une eau bleu turquoise. On a bien sûr prévu d’y aller, mais pour commencer notre séjour sur l’île, on décide de se rendre à Port Barton, un petit village situé sur la côte ouest, assez touristique aussi, mais qui a gardé une ambiance très calme et intimiste.

Suite à nos deux vols depuis Legazpi, on arrive à Puerto Princesa, le chef lieu de l’île, en début d’après-midi. On enchaîne direct avec quatre heures de van pour nous rendre à Port Barton. La route est assez chaotique à la fin, et c’est avec plaisir qu’on arrive et qu’on découvre le joli petit bungalow qu’on avait réservé la veille : tout en bambou, au milieu d’un jardin et juste à côté de la mer, on va être bien ici !

A peine installé, on file se baigner et on assiste au coucher de soleil dans l’eau. La température est idéale et on resterait bien des heures ici mais nos ventres crient famine.

En revenant vers nos bungalows, on se rend compte qu’un bruit strident résonne dans le jardin… oh non, ce doit être le générateur (et oui ici, il n’y a pas d’électricité, les resorts ont donc tous leur propre générateur qu’ils font fonctionner seulement de 18h00 à minuit), ça va être pratique pour dormir ! Mais au bout de 20 minutes, plus aucun bruit. On finit par comprendre notre erreur : ce sont en fait des insectes qui font ce bruit, des sortes d’énormes cigales, qui se mettent à chanter vers la tombée de la nuit, mais heureusement ça ne dure jamais longtemps !

Le lendemain matin, on est réveillé par un singe qui essaie de nous chiper notre ananas qu’on avait laissé sur la terrasse, dans un sac plastique attaché à un poteau. J’entend la première un drôle de bruit, ni une ni deux, je saute sur mes pieds et fais peur au chapardeur qui se sauve. Après un petit déjeuner au restaurant « Miam Miam Glou Glou» qui nous sert du pain maison et de bonnes crêpes sur des nappes en vichy, on part récupérer deux scooters pour aller explorer les alentours : Koko (pour ceux qui ne savent pas, c’est le surnom que je donne à ma sœur) avec papa et moi derrière François. Très vite, on rejoint deux magnifiques plages, la coconut beach et la white beach, et on décide de se poser sur la seconde. On profite des hamacs installés sur la plage et de l’eau transparente.

On décide ensuite d’aller déjeuner au « Jungle Bar », un restaurant tenu par des Français qui viennent de s’installer au milieu de nulle part. Grâce au bouche à oreille, leur affaire marche bien et il y a de quoi ! Imaginez plutôt le tableau : un restaurant en bois, tout ouvert, sur différents niveaux, au milieu de la jungle et offrant une super vue sur la baie en contrebas. Et pour ne rien gâcher, ils proposent une super formule barbecue au goût de chez nous, parfait ! Le seul inconvénient c’est le service, qui est un peu lent. François, qui avait un entretien téléphonique de prévu pour un poste, est obligé de repartir avant d’être servi. Le pauvre, il aura loupé quelque chose… enfin ça n’a pas été perdu pour tout le monde !

Mais alors comment on a fait pour repartir si François n’était plus là ? Et bien, on a fait comme les Asiatiques : à trois sur un scooter, le père aux commandes ! Et pour corser les choses, on a choisi de revenir en empruntant un autre itinéraire : plutôt que de longer la côte, on est passé dans les terres, à travers les rizières. Et bien, c’était magnifique mais le chemin était cabossé et très boueux ! Koko a failli perdre ses fesses à cause d’un rebond surprise et on s’est retrouvé embourbé avec le scooter : impossible de le faire avancer et en le poussant, c’est moi qui me suis retrouvée dans la boue ! Mais heureusement, papa assure (il a même trouvé des forces pour aider des mecs rencontrés au détour d’un champ à soulever une machine) et nous a ramené à bon port saines et sauves… ou presque car le fessier de Koko l’a fait souffrir un petit moment !

Le lendemain, c’est en bateau qu’on décide de continuer l’exploration de la région : on loue un « private boat » (rien que pour nous comme son nom l’indique : merci papa !) pour découvrir les îlots alentours et les fonds marins. Après un petit déj au miam miam (encore !), on embarque sur une bangka, bateau typique des Philippines constitué d’une coque principale et de deux flotteurs de part et d’autres.

Dans la journée, on fait plusieurs stop snorkelling : muni de masque et tuba, on observe plein de beaux coraux dont certains qu’on n’avait encore jamais vu : des très colorés bleu et jaune et d’autres qui ressemblent à un bouquet de plumes rouges.

On croise aussi la route de nombreux poissons (perroquet, papillon, ballaste, clown…), de grosses méduses et de deux tortues : une qui a l’air d’être habituée aux hommes et qui reste brouter des algues juste au bord d’une plage, indifférente aux touristes qui lui tournent autour et une autre beaucoup plus sauvage repérée par notre guide en pleine mer.

On rencontre aussi une « star » et François ne résiste pas à l’envie de faire un selfie avec elle.

A midi, on fait escale sur une île et, en attendant l’heure du repas, on part l’explorer escorté de notre premier « Ricardo », surnom qu’on a donné à tous les chiens errants rencontrés sur les îles (et il y en a beaucoup !). Le soleil n’est pas de la partie mais cela donne une atmosphère encore plus « bout du monde » au lieu.

On se trouve une petite plage déserte envahie par les cocotiers et on s’occupe avec ce qu’on trouve : pétanque-noix de coco et concours d’escalade de cocotier. Il est ensuite temps de retrouver le bateau pour le déjeuner, notre guide et notre pilote nous ont concocté un délicieux repas : poissons grillés et petite sauce pimentée, accompagnés de riz et d’une salade de crudités. On est servi comme des rois !

On rentre vers 17h00, trempé par les vagues mais enchanté de notre journée.

Le lendemain, le mauvais temps nous fait quitter Port Barton pour rejoindre El Nido, porte d’entrée vers l’archipel des Bacuits. L’hôtel qu’on avait réservé la veille est décevant : on hésite un peu et finalement on décide de changer et on part dans la ville à la recherche d’une chambre pour 4 pour 3 nuits. Koko, qui était sceptique quant à notre réussite est toute enchantée lorsqu’on découvre, au bout de 10 minutes de recherche, un super hôtel avec douche chaude, climatisation et matelas ultra confortables pour pas cher du tout ! Maintenant, elle nous croit quand on lui dit qu’il vaut mieux ne pas réserver d’hébergement à l’avance ! Bon… il se trouve que l’hôtel en question était tout nouveau, et que, même si la chambre était super, il y avait quand même un revers de médaille : les gars de l’accueil, très sympathiques c’est sûr, n’étaient pas encore rodés avec les touristes et étaient plus doués pour faire les cons avec des talons aiguilles que pour servir le petit déjeuner. Tous les matins, on a attendu plus d’une heure pour qu’on nous ramène quatre assiettes avec trois tranches de pain de mie grillé… et je ne vous raconte pas le jour où on a demandé des pancakes !

Pour notre premier après-midi à El Nido, qui est déjà bien entamé, on se rend sur une grande plage au sud de la ville en prenant un tricycle. A quatre, c’est encore moins confortable : Koko, qui est obligée de monter sur la moto derrière le conducteur car il n’y a plus de place dans le side car, est toute courbée, heureusement que le trajet n’est pas trop long !  La plage est très belle, par contre ce n’est pas la même histoire qu’à Port Barton : alors que là-bas on avait quasiment la plage pour nous tout seul, ici il faut la partager avec des centaines de touristes se prélassant au soleil en sirotant des cocktails, ambiance « m’as-tu vu » ! Mais ce n’est pas grave, on se trouve un coin plus tranquille, à l’écart des bars et de leur musique techno. C’est sûr qu’on ne vient pas à El Nido pour la tranquillité. La ville en elle-même ne vit que pour le tourisme : trois rues principales bordées uniquement de restaurants, d’hôtels et de magasins de souvenirs mais ce n’est pas si désagréable. Au moins, quand on sort le soir, ce n’est pas difficile de se trouver un poisson grillé à déguster sur une terrasse au bord de l’eau ou directement les pieds dans le sable ! Juste un conseil si vous y aller un jour : ne testez jamais les moules ! je n’ai pas de photos de ces énormes mollusques qu’on m’a servis un soir (au moins quatre fois la taille de celles de chez nous), mais croyez moi, ce n’est pas facile à manger !

Pour les jours suivants, on reprend les mêmes ingrédients et on recommence : private boat le premier jour et scooter le lendemain ! Le tour en bangka nous fait naviguer toute le journée parmi les îles de l’archipel des Bacuits. On a choisi nous même nos destinations, essayant de privilégier le snorkelling et les « lieux à ne manquer », plébiscités par les touristes.

Niveau snorkelling, on est enchanté : eau translucide, coraux bien plus développés qu’à Port Barton, gros calamars, des poissons clowns oranges, rouges et noirs (et oui il y a différents types de poissons clowns : les « némos » ne sont qu’une espèce parmi d’autres), napoléons, …. On se régale !

Et au dessus de l’eau, c’est pareil ; on est scotché par ces immenses rochers recouverts de végétation, ces petites criques cachées, et toutes ces nuances de bleu de la mer.

Alors oui, on n’est pas tout seul à profiter de cette beauté, dans certains lieux il y a même des vendeurs qui naviguent entre les bateaux de touristes pour leur vendre des noix de coco ou autres rafraichissements, mais on oublie vite… enfin sauf quand on a à faire à un groupe de touristes chinois en gilet de sauvetage, accrochés les uns aux autres par une corde tractée par leur guide : quand il s’agit de nager à travers un tunnel pour rejoindre une plage cachée, avec eux, c’est tout de suite plus compliqué !

Notre spot préféré de la journée : la Hidden Beach !

Bon d’accord, on n’est pas resté tout seul très longtemps :

Notre plage pour le déjeuner n’était pas mal non plus. Déguster du calamar, du poisson et poulet grillés au barbecue dans une petite paillote sur une plage magnifique… on ferait bien ça tous les jours !

Encore une fois, on revient enchanté de notre balade : notre guide et notre pilote ont été supers, le bateau qui nous avait fait un peu peur au début car il ne voulait plus démarrer a finalement tenu toute la journée, et cette fois on a eu le droit à un grand soleil ! Journée parfaite !

Le lendemain, c’est sur nos scoots qu’on part explorer les plages au nord d’El Nido : on s’arrête sur plusieurs, toutes bien plus tranquilles que celle qu’on avait faite le premier jour. On prend le temps d’apprécier, on se baigne, on tente un peu de snorkelling et on en profite pour faire des photos !

A midi on se trouve un resto sur la route avec une vue à couper le souffle et un petit singe bien plus mignon que Wendy (pour ceux qui se rappelle qui c’est !). Le soir, on s’arrête sur une plage avant de rentrer pour assister à un des plus beaux couchers de soleil de notre voyage.

C’est déjà notre dernier soir en compagnie de papa et Koko (même si on passera encore toute la journée du lendemain avec eux) mais malheureusement papa ne se sent pas bien. On trouvera bien vite la coupable : une clémentine qu’on avait achetée dans un petit village lors de notre dernier arrêt plage de la journée : elle était un peu pourrie mais il l’a mangé quand même. Il passe donc sa dernière soirée avec nous, au lit ! Décidément, il n’a pas de chance : il nous avait fait la même en Birmanie. Le lendemain, il ne se sent toujours pas en pleine forme au réveil mais le temps que le petit dej’ soit servi (!), il commence à retrouver des couleurs. Pour notre dernier jour ensemble, on décide donc d’aller louer des kayaks pour nous rendre sur une île pas trop éloignée d’El Nido. Avec les vagues, ce n’est pas si facile d’atteindre la plage qu’on convoite, ça tire dans les bras ! Je m’inquiète un peu pour Koko et papa qui n’a rien mangé depuis hier, mais ils se débrouillent très bien même s’ils arrivent sur la plage en faisant semblant d’être au bout de leur force ! On restera tout l’aprem sur « notre plage » avec un nouveau Ricardo squelettique (on se demande vraiment comment ces chiens font pour survivre sur ces petites îles, peut être avec la nourriture que leur donnent les touristes comme nous !). Pour le coup, la plage est vraiment tranquille : à part nous, il n’y a que 2 ou 3 autres touristes qui repartent bien vite et c’est super sympa car on peut faire du snorkelling juste à côté. On finit quand même par repartir car il va bientôt être l’heure pour papa et Koko de rejoindre Puerto Princesa pour prendre un avion le lendemain matin qui les ramènera en France. Après une bonne douche et quelques achats de souvenirs, on les accompagne à leur tricycle : grosses embrassades et petites larmes, on repart le cœur serré vers notre hôtel. A peine arrivé à notre chambre qu’on entend une voix désespérée crier « Popo ?! ». Ah, ma sœur ne peut pas se passer de moi et a décidé de poursuivre le voyage avec nous ? Mais non, c’est en fait son sac à dos qu’elle vient rechercher : François l’avait mis sur son dos pour les accompagner et l’a tout simplement gardé sans que personne ne s’en rende compte. Dernières vraies embrassades, ce soir on ne sera que deux à manger sur la plage…